MON SII

Christine Dudon – formée en éducation thérapeutique

Centre hospitalier de Perpignan

Patiente Experte -Pathologie Syndrome de l’intestin irritable ou colopathie fonctionnelle

Témoignage de Maxime Bey

Patient souffrant d’une colopathie fonctionnelle

Je présente un schéma de douleurs chroniques au ventre. Cette souffrance digestive est devenue permanente. Impasse thérapeutique… J’ai un fort sentiment de ne pas être un cas intéressant aux yeux du monde médical. Ce serait psychologique me laisse-t-on entendre ? Un jour, j’apprends que Christine suit une formation en éducation thérapeutique avec l’hôpital de Perpignan, autour de ce sujet.

Peut-être qu’elle pourrait m’aider ?

Dès le début je parviens facilement à échanger sur ce thème. Me livrer est plutôt aisé avec elle, j’ai même été surpris de m’ouvrir si facilement. A force de nos échanges
j’ai découvert la profondeur de son expérience et celle de ma souffrance psychique, caractérisée sous diverses formes (maltraitances passées, frustrations, stress chronique, surcharge de travail, management oppressif, manque de reconnaissance, sommeil fragmenté et carencé, et j’en passe beaucoup…).

J’ajoute aussi que je me suis rendu compte d’un auto-sabotage réflexe pendant tout ce parcours car, au fond de moi, avant d’aller suffisamment mieux, je voulais aller pire. Je n’ai pas de franche explication à ça.

Je retiens un bilan est très positif de cette démarche psycho-thérapeutique que j’ai pu entreprendre avec Christine. Car nos échanges ont fait de moi un meilleur homme, un meilleur père, et quelqu’un qui veut continuer à vivre.

Dans sa démarche auprès de moi, Christine m’a toujours poussé à me réinsérer dans un certain cursus médical, elle m’a conseillé à maintes reprises de consulter. Me disant « on avance plus vite et plus loin quand on est accompagné ». À l’usure j’ai suivi son conseil, j’ai effectué diverses démarches médicales complémentaires qui ont permis d’exclure des pathologies potentielles. Toujours est-il que sans Christine je n’aurai pas persévéré vers le corps médical qui m’avait fortement déçu jusqu’ici avec des discours inadaptés. Me poussant plus encore vers la mauvaise pente.

Le bilan sur mes symptômes digestifs est très bon et encourageant, je me bats encore au quotidien. Un combat avec de meilleures armes et armures pour lutter convenablement.

La vie n’est plus autant une souffrance injuste. Maintenant que j’ai deux fois moins mal dans mon corps, ça fait toute la différence pour fonctionner et apprécier un peu quotidien.

Mon SII by Christine

Le SII… toute une histoire de vie.

Vous qui lisez ces quelques lignes, vous devez avoir de près ou de loin des troubles digestifs.

Comme moi.

Le SII est le combat de ma vie depuis… ma naissance. 35 ans d’errances médicales, avec un leitmotiv « c’est dans votre tête ». Cette formule, prononcée tour à tour par des Médecins généralistes puis spécialistes, a eu pour effet de me faire baisser les bras, et d’accepter un état psychosomatique fragile.

Or, ce n’était pas le bon « diagnostic ». Toutes ces années à « errer » autour de mes douleurs, me répétant sans cesse « c’est le stress ». Pire, j’espérais secrètement développer un cancer du côlon pour qu’on me prenne enfin au sérieux.

Un jour, la douleur de trop me pousse aux urgences médicales, l’administration d’un puissant antalgique fait redémarrer mes investigations. Un nouveau Médecin prend le relais de mon gastro-entérologue de famille. Une rencontre pour le moins constructive et… libératrice.

Après quelques examens surmontables, le Médecin m’annonce « Vous souffrez du syndrome de l’intestin irritable » c’est le début de ma nouvelle vie intestinale.

Je deviens actrice de mon parcours de soin, et je me suis réconciliée avec mon SII.

Le Syndrome de l’Intestin Irritable
On en parle ?

Maladie fonctionnelle digestive – « Guidelines SII »

Test élaboré par Christine DUDON sur la base des critères de classification ROME IV

SEUL UN MEDECIN EST HABILITE POUR POSER UN DIAGNOSTIC

Le SII est un ensemble de symptômes qui aboutissent à un état pathologique. Les maladies fonctionnelles du tube digestif sont maintenant considérées comme des maladies de l’interaction intestin-cerveau.

 

A noter

  • Le cerveau s’habitue à la douleur, les systèmes sont imprimés comme un code carte bleue, c’est donc très difficile d’en sortir. Entre douleurs organiques et douleurs psychogènes, le cerveau ne fait pas la différence en termes de mécanismes neurologiques. Ce sont les mêmes zones d’activité cérébrale qui s’activent ! IRM cérébral à l’appui.
  • On est tous différents dans la sensibilité des capteurs nerveux. Quand le cerveau construit la douleur il libère naturellement des anti-douleurs, sauf… quand on a des émotions négatives ! Ces émotions bloquent la sécrétion des anti-douleurs naturels. La douleur chronique s’installe.

DIAGNOSTIC D’ELIMINATION

Afin d’identifier si vous souffrez d’une colopathie fonctionnelle, premier nom donné au syndrome de l’intestin irritable, le Médecin devra procéder par élimination. En effet, l’utilisation du terme « diagnostic d’élimination » est très utilisé dans cette pathologie. Généralement, il faut se soumettre à un examen clinique, une prise de sang, une coloscopie ou vidéo capsule colite.

Poser un diagnostic sur vos douleurs chroniques est essentiel, car la compréhension de vos douleurs est déjà un premier pas vers l’amélioration.

CAUSES ET FACTEURS FAVORISANTS
La physiopathologie du SII est complexe et multifactorielle.

Plusieurs facteurs peuvent expliquer que l’intestin soit irrité au point d’altérer considérablement la qualité de vie, parmi eux on peut trouver :

  • Microbiote intestinal perturbé.
  • Troubles de la motricité digestive : contraction du colon trop forte ou trop faible.
  • Micro-inflammation de l’intestin.
  • Anomalie de la sensibilité ayant pour conséquence une hyper sensibilité viscérale et un dysfonctionnement des relations bi-directionnelles qui existent entre le tube digestif et le cerveau.
  • Anxiété et stress psychosocial souvent associés à des troubles du sommeil, voire une déprime ou une fibromyalgie.
  • Dans certain cas, une violente gastro entérite peut déclencher un SII.
  • Une ovulation douloureuse peut également aggraver les symptômes.

 

Améliorer la qualité de vie QUE FAIRE ?
Bonne nouvelle ! Les pistes thérapeutiques se diversifient 😊

SOLUTIONS 1 – élémentaires, elles sont une béquille, mais insuffisantes utilisées en solo.

  • Activités physiques / sport cardio
  • Alimentation équilibrée (lien vers alimentation)
  • Anti spasmodique
  • Probiotique / prébiotique
  • Gélule de charbon
  • Massage aux huiles essentielles de basilic exotique ou de menthe poivrée

SOLUTION 2 – l’alliance thérapeutique, incontournable pour démultiplier les effets des solutions 1

L’impact des mots, prononcés par l’autre ou pensés par l’individu lui-même, ont un pouvoir extraordinaire sur le corps humain. L’alliance thérapeutique est un vrai instrument de soin.

  • La thérapie « comportementale » induit une modification des comportements ou des ressentis des patients par un état de conscience modifié.
  • L’hypnose, fait l’objet de nombreuses études scientifiques, le faisceau de preuves de son efficacité ne cesse de grandir.
  • La médecine narrative, écrire, peindre, dessiner sa douleur = auto-projection de sa douleur. Le patient reconnecte des évènements de vie souvent oublié. Raconter sa douleur permet de se l’approprier.
  • La musicothérapie : une utilisation neurobiologique de la musique. Une application est aujourd’hui validée par l’ANSM. La musique libère de la dopamine, calmant naturel, qui atténue la douleur.
  • La cohérence cardiaque : son efficacité est prouvée lorsqu’elle est utilisée au moins 3 fois par jour, à raison de 6 respirations par minute, pendant 5 minutes : la méthode 3.6.5. du Docteur David O’Hare. La cohérence cardiaque n’est pas de la relaxation, c’est de l’équilibrage : le rythme du cœur se cale sur celui de la respiration. Cette pratique thérapeutique est reconnue par la science.

Résistance ? SOLUTION 3

 

  • Les antidépresseurs en test thérapeutique d’épreuve sur 4 semaines à demi-dose

FOCUS ALIMENTATION : pour ceux qui pensent qu’enlever un aliment va être la solution miracle…

 

Parmi les conseils généraux, nous pouvons retenir :

 

  • Eviter le gazeux, gras, fermentation (pois chiche, haricot blanc, pomme) l’alcool.
  • Eviter les aliments haute fermentation qui provoquent des ballonnements : légumineuse, farine de blé, lactose, fructose.
  • Les aliments gras ralentissent la vidange gastrique.

 

Je suis passée par cette longue et fastidieuse étape du contrôle de l’alimentation.

Résultat :

  • Je ne savais plus quoi manger !
  • Rien n’a été réellement concluant sur le moyen terme, amenant de nombreuses déceptions.
  • Le contrôle alimentaire n’aide pas au lâcher prise, et à un effet pervers : il épuise.
  • La problématique de la douleur en différée ne permet pas d’identifier clairement les évictions. Dans cette pathologie, il est possible qu’un aliment ingéré le lundi déclenche des douleurs 24h après, voire 48h.

 

Mes investigations m’ont amené à la conclusion suivante : écouter votre corps !

Les personnes souffrant d’un SII peuvent manger de tout, à la condition de :

  • Manger quand vous avez faim ! Et ce n’est pas si simple : rythme de vie, pression sociale, déjeuné en famille, etc.
  • Manger dans le calme.
  • Observer les aliments plus ou moins bien toléré. Ne pas confondre intolérance et allergie.
  • Quand vous observez une intolérance : éliminer l’aliment quelques semaines puis réintroduisez à toutes petites doses. Et observez, il y a 90% de chances que rien ne se passe !
  • Mâcher 10 fois plus. Conserver les aliments en bouche le plus longtemps possible.
  • Manger 2 fois moins. Dans notre société consumériste, nous avons accès à la nourriture en abondance. De manière générale, nous mangeons trop.

 

Ces quelques principes élémentaires permettent une réduction de 50% des douleurs.

 

En micro-médecine, les liens sont multiples et complexes, le cas par cas semble s’imposer. Généralement, 50% des évictions alimentaires sont supprimées de manière inutile. Quels aliments sont impliqués ? Et à quel niveau ? La réponse ne peut être qu’individuelle. Soyez à l’écoute de ce que vous ressentez quand vous manger.